Sécurité

RDC : Entre négociations à Doha et offensives sur le terrain, la paix reste en sursis à l’Est

Alors que les armes crépitent encore dans les collines de l’est congolais, un fragile espoir tente de se frayer un chemin à Doha. Entre méfiance persistante, calculs stratégiques et diplomatie sous pression, Kinshasa et le mouvement de l’AFC/M23 rejouent une énième tentative de dialogue, sous l’œil attentif des médiateurs internationaux. Mais derrière les discours de paix, le terrain continue de parler le langage des armes.

Malgré une relance des négociations sous l’égide des États-Unis, les pourparlers de paix entre le gouvernement congolais et le mouvement de l’AFC/M23 peinent à enregistrer des avancées notables. Réunis pour la troisième fois dans la capitale qatarie, les deux camps poursuivent des discussions marquées par la méfiance et l’absence de résultats concrets.

Arrivées à Doha le week-end dernier, les délégations restent composées majoritairement de techniciens en sécurité et en renseignement. Les négociations ont repris le dimanche 4 mai, dans une atmosphère tendue. Au départ, aucun contact direct n’a eu lieu, mais chaque partie a travaillé en vase clos, avant d’être réunie autour de la même table.

Malgré des déclarations affichant une volonté commune de parvenir à une trêve et de mettre en œuvre un cessez-le-feu effectif, la réalité du terrain contredit les intentions. Depuis une déclaration conjointe remontant à une dizaine de jours, aucune avancée significative n’a été constatée. Pire encore, les affrontements ont repris dans l’Est du pays. L’AFC/M23 a progressé vers le nord du lac Édouard, prenant le contrôle de Lunyasenge (territoire de Lubero), tandis que des mouvements de troupes sont signalés autour de Kashebere, dans le territoire de Walikale.

Dans ce contexte de violence persistante, les médiateurs internationaux, notamment les États-Unis, redoublent d’efforts pour maintenir le dialogue. Cette reprise des discussions à Doha s’inscrit dans une dynamique diplomatique plus large, qui inclut un avant-projet d’accord de paix soumis à Washington par Kigali et Kinshasa. Mais l’issue du processus reste incertaine.

À ce stade, les observateurs s’accordent sur un point : la seule constante dans ces négociations, c’est la fragilité. Le chemin vers la paix demeure semé d’embûches, tant sur le plan politique que militaire.

À Doha, les paroles s’échangent, mais sur les lignes, ce sont les balles qui continuent de tracer les lignes du pouvoir. Tant que les actes ne suivront pas les promesses, la paix restera une illusion diplomatique suspendue aux lèvres des négociateurs, mais étrangère au quotidien des populations meurtries.

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