Musique

RDC : Quand la musique se heurte aux limites de la censure, Héritier Watanabe retrouve sa liberté

La journée de mercredi restera gravée dans la mémoire d’Héritier Watanabe. L’artiste congolais, de son vrai nom Héritier Kabeya, a vécu des heures d’intense questionnement au tribunal de grande instance de la Gombe, à Kinshasa. Convoqué avec un mandat d’amener pour répondre de sa chanson « Zala », interdite de diffusion depuis juin dernier, le musicien s’est présenté flanqué de ses conseils juridiques. Cette affaire, qui fait grand bruit dans le milieu artistique congolais, trouve son origine dans l’utilisation du terme « Magoda », jugé provocateur par les autorités de régulation.

L’odyssée judiciaire de l’artiste s’est articulée en deux temps. D’abord face au parquet, puis devant la redoutable commission de censure, Héritier Watanabe a dû justifier ses choix artistiques. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication avait pointé du doigt le caractère « obscène » de certains passages, soulevant ainsi un débat sur les frontières entre liberté créative et respect des valeurs morales. Ses avocats, Maîtres Laurent Onyemba et Bienvenu Faso, ont accompagné leur client tout au long de cette épreuve administrative et judiciaire.

Au terme de cette journée marathon, l’issue s’avère favorable pour l’interprète de « Zala ». Aucune charge n’a été retenue contre lui, et il a pu retrouver ses proches en fin de journée. Malgré la présence de quelques admirateurs venus lui témoigner leur solidarité à sa sortie du tribunal, Héritier Watanabe a choisi la discrétion, préférant garder le silence sur cette épreuve. Cette affaire soulève néanmoins des questions importantes sur l’équilibre délicat entre création artistique et régulation culturelle en République Démocratique du Congo.

Azga Shachikere

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