RDC : LUCHA dénonce des incidents lors de sa manifestation contre les partenariats sportifs européens
Le mouvement Lutte pour le Changement (LUCHA) a organisé jeudi une manifestation à Kinshasa pour contester les accords de sponsoring conclus entre le gouvernement congolais et plusieurs clubs de football européens. Cette action de protestation s’est soldée par des heurts entre manifestants et membres d’un groupe adverse.
Les militants s’opposent aux contrats signés avec des formations européennes telles que le FC Barcelone, l’AC Milan et l’AS Monaco. Selon LUCHA, ces partenariats représenteraient un investissement d’environ 100 millions de dollars américains de fonds publics.
L’organisation a transmis un document officiel au ministère des Sports demandant l’annulation de ces accords. Elle estime que ces dépenses ne correspondent pas aux besoins prioritaires du développement national congolais.
LUCHA souligne le contraste entre ces investissements internationaux et la situation du football local congolais. Le mouvement fait valoir que le championnat national connaît des difficultés de fonctionnement, que les infrastructures sportives nécessitent des rénovations et que les jeunes footballeurs manquent d’encadrement.
Pour l’organisation, les ressources financières devraient être dirigées vers des secteurs comme la santé publique, l’approvisionnement en eau et électricité, les infrastructures routières, l’éducation et la sécurité.
La démonstration publique a été perturbée par des confrontations. LUCHA affirme que ses participants ont été pris à partie par des individus qu’elle identifie comme membres du groupe « Force du Progrès », présenté comme une formation proche de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti actuellement au pouvoir.
Ces incidents ont causé des blessures parmi les manifestants, selon les déclarations du mouvement organisateur.
Ceci est une illustrations des débats sur l’allocation des ressources publiques en République Démocratique du Congo. D’un côté, les autorités défendent ces partenariats comme une stratégie de développement du football national. De l’autre, des organisations civiles questionnent ces choix budgétaires face aux défis socio-économiques du pays.
LUCHA annonce maintenir sa mobilisation sur cette question, considérant ces dépenses comme inadaptées aux réalités nationales actuelles.
Azga Shachikere
