Musique : De Goma à Paris, Gloria Bash n’a fait que suivre ses rêves

En quelques années seulement, Gloria Bash est passée du rejet amer d’une compétition musicale à la scène prestigieuse de l’Accor Arena à Paris. Ce soir, au concert « Solidarité Congo », elle partage l’affiche avec les géants de la musique africaine. Plus qu’une performance, c’est une revanche, une affirmation que les rêves survivent aux critiques quand ils sont portés avec audace et persévérance.
Éloignée des projecteurs de Kinshasa après cette élimination douloureuse, Gloria Bash a transformé cet échec en tremplin vers ses ambitions. Là où certains auraient vu une fin de parcours, elle a discerné une opportunité de se réinventer. À Goma, loin des regards critiques de la capitale, elle a retravaillé son art, affûté son talent et lancé son premier projet majeur, un EP au titre évocateur : « Patronna ». Plus qu’un simple album, ce projet était une réponse audacieuse aux critiques du passé, le témoignage d’une artiste qui avait appris, mûri et gagné en confiance.
La persévérance finit toujours par payer. En fin 2024, le label Black Star, cofondé par la superstar Gim’s, repère son potentiel et lui ouvre les portes d’un nouveau chapitre musical. Passant du statut d’artiste des réseaux à celui d’une véritable scène woman, elle signe avec le label et dévoile rapidement deux singles marquants, « Toza bien » et « Ada ». Des titres qui traduisent une évolution artistique frappante, une voix plus assurée et une présence qui ne demande qu’à conquérir le monde.
Et ce soir, le 22 avril, Paris accueille Gloria Bash sur la scène du concert « Solidarité Congo ». Un événement d’envergure où elle partagera la lumière avec les icônes qui l’ont inspirée : Fally Ipupa, Youssoupha, Dadju et Gim’s. Ce n’est pas seulement un concert, c’est une victoire, la preuve que l’adversité peut être domptée, que chaque critique peut être transformée en force motrice.
Mais Gloria Bash ne montera pas sur scène uniquement pour chanter. Elle portera aussi la voix de Goma, ville meurtrie par des décennies de conflits. Son message est clair : la musique est une arme puissante, un cri d’espoir et de résilience face aux épreuves. Comme le souligne Jacques Kyanga, « Ce n’est peut-être pas l’unité de mesure pour la musique de Goma, mais en termes d’image, personne de la nouvelle génération ne vend mieux la zone ».
Alors que les lumières de l’Accor Arena s’apprêtent à s’allumer, Gloria Bash nous rappelle que les rêves ne sont pas faits pour être abandonnés. Elle est la preuve vivante qu’un revers, aussi brutal soit-il, peut être le prélude à une ascension fulgurante.
Ce soir, elle ne chantera pas seulement ses chansons. Elle chantera son histoire.