Hommage

Hommage : Bukavu commémore les évêques martyrs Munzihirwa et Kataliko, symboles de paix et de justice

Vingt-huit ans après leur mort, l’Église catholique du Sud-Kivu rend hommage à Mgr Christophe Munzihirwa et Mgr Emmanuel Kataliko, deux pasteurs sacrifiés pour avoir défendu la dignité et la paix dans l’Est de la RDC.

Le diocèse de Bukavu a commémoré, le jeudi 2 octobre 2025, les évêques martyrs Christophe Munzihirwa et Emmanuel Kataliko. Vingt-huit ans après leur disparition, l’Église catholique du Sud-Kivu rappelle leur combat pour la paix et invite la jeunesse congolaise à s’inspirer de leur courage.

Ils avaient choisi la parole face aux armes, la compassion face à la haine. Vingt-huit ans après leur martyr, l’Église catholique de Bukavu se souvient de ces deux pasteurs tombés pour avoir défendu, au péril de leur vie, la dignité des populations du Sud-Kivu. Leur héritage, plus actuel que jamais, interpelle aujourd’hui une génération en quête de repères.

Deux figures de résistance non violente

Mgr Christophe Munzihirwa, archevêque de Bukavu, fut assassiné en 1996 pour s’être opposé publiquement aux exactions des belligérants. Quatre ans plus tard, en 2000, Mgr Emmanuel Kataliko, évêque de Butembo-Beni, mourait après avoir enduré persécutions et exil forcé.

Ces deux hommes d’Église, devenus symboles de résistance non violente, ont payé de leur vie un engagement indéfectible pour la paix, la justice et la cohésion sociale dans une région meurtrie par des décennies de violences.

Lors de la commémoration, l’abbé Justin Nkunzi, directeur de la Commission diocésaine Justice et Paix, a lancé un appel solennel. Il a invité le peuple congolais, et particulièrement sa jeunesse, à s’inspirer de l’exemple de ces « pasteurs au cœur courageux ».

« Ils n’étaient pas seulement des prêtres, mais des bâtisseurs, des veilleurs, des frères pour tous, sans distinction », a-t-il déclaré, soulignant leur disponibilité constante et leur parole incarnée dans la vie quotidienne des communautés.

Pour lui, le souvenir de Munzihirwa et Kataliko doit être entretenu par l’éducation et le témoignage, dans les écoles, les paroisses et l’espace public. « Nous devons transmettre leur histoire non comme un simple récit, mais comme une semence pour l’avenir », a-t-il insisté, mettant en garde contre une modernité qui privilégierait « le savoir sans la conscience », au détriment des valeurs de sacrifice et d’engagement citoyen.

« Si Mgr Munzihirwa était parmi nous aujourd’hui, il exhorterait la jeunesse à se réveiller, à s’indigner contre l’injustice et à s’engager pour le bien commun», a poursuivi le père Nkunzi, en écho aux inquiétudes contemporaines sur le désengagement des jeunes et la perte de repères.

Derrière les noms de Munzihirwa et Kataliko, ce ne sont pas seulement deux destins sacrifiés que l’on honore, mais une lumière qui persiste. Leur martyre n’est pas un épilogue, mais un appel adressé à chaque génération : choisir le courage de la paix, la force du dialogue et l’exigence de la fraternité.

En commémorant leur sacrifice, Bukavu ne regarde pas seulement son passé. Elle trace aussi les chemins d’un avenir où la dignité humaine ne sera plus une option, mais une évidence.

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