Culture : Béni Nkomerwa, un visionnaire de l’industrie culturelle congolaise confronté aux défis du terrain

Béni Nkomerwa est un entrepreneur et manager d’artistes reconnu dans l’industrie musicale et du divertissement dans les grands lacs.
Né en 1987 à Bukavu, Béni Nkomerwa a passé une partie de son enfance à cheval entre la RDC, le Rwanda et le Burundi. Il a marqué l’industrie par son engagement dans la gestion de carrières artistiques ainsi que par ses projets culturels innovants.
L’une de ses collaborations les plus notables a été avec l’artiste Bélamy Paluku. Nkomerwa a joué un rôle crucial dans l’expansion internationale de la carrière de Bélamy grâce à des stratégies de gestion efficaces. Ce travail a permis à Bélamy de gagner une visibilité accrue au niveau régional et international.
Béni Nkomerwa est le fondateur et directeur général d’Ozzone Group Sarl, une entreprise qui gère plusieurs filiales, dont Ozzone Productions, Miziko, Glass et bien d’autres.
À travers ses projets divers, il a cherché à promouvoir la culture congolaise et à soutenir les talents locaux. Cependant, certains de ses projets ambitieux ont rencontré des obstacles, tant sur le plan technologique que financier. Parmi ces initiatives figurent Miss Malaika, un concours de beauté féminin, et Miziko, une plateforme numérique dédiée à la distribution musicale. Bien que ces projets aient fait preuve d’une grande ambition, ils ont, pour des raisons diverses, rencontré des défis qui ont limité leur pérennité et leur impact à long terme.
Parmi les projets marquants de Béni Nkomerwa, Miss Malaika occupe une place particulière. Ce concours de beauté, dédié aux jeunes femmes congolaises, visait à mettre en valeur les talents, la beauté et la culture des jeunes filles du pays. L’objectif principal de Miss Malaika était de créer une plateforme de visibilité pour ces jeunes femmes, leur permettant de s’exprimer et de gagner en reconnaissance tout en célébrant la richesse de la culture congolaise.
Lors de sa première édition, le concours a connu un grand succès, attirant un large public et générant un intérêt considérables dans le show business. Béni Nkomerwa, en tant que gestionnaire du projet, a montré son expertise dans la gestion d’événements culturels, mettant en lumière les jeunes talents du pays et contribuant à la promotion de la culture congolaise. Le concours offrait également une opportunité aux jeunes femmes de se faire connaître, d’obtenir des bourses ou des contrats de modélisme, et d’intégrer le monde du show-business.
Cependant, Miss Malaika n’a malheureusement pas connu de deuxième édition, ce qui a soulevé des questions sur la durabilité du projet. En dépit de son potentiel, aucune source crédible n’a détaillé les raisons précises de l’arrêt du concours. Les difficultés rencontrées semblent liées à un manque de financement durable, des contraintes logistiques et peut-être à un manque de soutien institutionnel ou privé. Miss Malaika, qui avait su capter l’attention du public et des médias, a ainsi disparu, ce qui est regrettable pour un projet de cette envergure.
Un autre projet phare de Béni Nkomerwa est Miziko, une plateforme numérique de distribution de musique. Lancée sous l’égide de Ozzone Group Sarl, Miziko avait pour objectif de permettre aux artistes congolais de vendre et de diffuser leur musique à l’international en utilisant des technologies accessibles telles que le mobile money. Ce projet ambitieux visait à moderniser l’industrie musicale en RDC, en offrant aux artistes une alternative aux circuits traditionnels de distribution.
Le modèle de Miziko reposait sur l’utilisation de la plateforme mobile, qui est très populaire dans les pays africains, et qui permettrait ainsi aux artistes d’atteindre un public plus large tout en facilitant les transactions financières via des moyens de paiement électroniques largement utilisés dans la région. En théorie, Miziko offrirait aux artistes une opportunité unique de se faire connaître à l’international et d’élargir leur audience à travers un moyen accessible et simple.
Cependant, malgré ses avantages apparents, Miziko n’a pas connu le succès escompté. Les raisons de cet échec seraient liées à des contraintes technologiques et financières, selon certaines sources bien informées mais anonymes. La plateforme n’a pas su surmonter les défis liés à l’accès à la technologie de qualité, à la gestion des paiements électroniques dans un contexte d’infrastructure parfois insuffisante, ainsi qu’à la concurrence d’autres plateformes déjà bien établies sur le marché. Les problèmes financiers liés à la gestion d’une telle initiative dans un environnement à ressources limitées ont également freiné l’expansion de la plateforme tout en mettant en avant le manque de soutien du ministère de la culture et arts qui devrait logiquement financer des initiatives pareilles.
Bien que Miziko ait eu un grand potentiel pour transformer la scène musicale congolaise et offrir un accès plus équitable aux artistes locaux, ses difficultés à se déployer à grande échelle ont limité son impact, rendant ainsi ce projet une ambition non réalisée.
Les projets de Béni Nkomerwa, bien qu’ambitieux, mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs et acteurs culturels en RDC. Le manque de financements adéquats, les difficultés logistiques, ainsi que les obstacles technologiques sont des facteurs qui peuvent freiner la réussite de projets culturels et numériques.
Cela soulève la question de la nécessité d’un soutien plus conséquent, tant du côté des entreprises privées que des institutions publiques, pour favoriser l’émergence et la pérennisation de projets innovants en RDC. Les initiatives comme Miss Malaika et Miziko montrent que, malgré les talents et la volonté de faire avancer la culture congolaise, des facteurs externes peuvent jouer un rôle important dans la réussite ou l’échec de ces projets.
Malgré les échecs rencontrés avec des projets comme Miss Malaika et Miziko, Béni Nkomerwa demeure une figure influente de l’industrie musicale et culturelle en RDC. Ses initiatives, bien que confrontées à des obstacles, témoignent de son ambition et de sa volonté de moderniser le secteur culturel congolais. Il reste à espérer que ces défis ne décourageront pas l’entrepreneur et qu’il continuera à explorer de nouvelles avenues pour soutenir les talents locaux et promouvoir la culture congolaise sur la scène internationale.