
Une réunion importante du sommet conjoint SADC-EAC a réuni en visioconférence les chefs d’États et des gouvernements des pays membres de ces deux organes ce Lundi 24 mars 2025.Cette réunion a tourné sur la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Ce sommet virtuel conjoint co-présidé par Dr William Ruto, Président de la République du Kenya et Président en exercice de la CAE, et Dr Emmerson Mnangagwa, Président de la République du Zimbabwe et Président en exercice de la SADC, a adopté le rapport de la réunion ministérielle conjointe SADC-EAC tenue lundi 17 mars dernier à Harare au Zimbabwe et a ordonné la mise en œuvre de sa feuille de route. »Le Sommet conjoint a adopté le rapport sur les conclusions de la réunion conjointe des ministres de la CAE et de la SADC, tenue le 17 mars 2025 à Harare, en République du Zimbabwe.
Ce rapport comprend le rapport de la réunion conjointe des chefs d’état-major de la défense, ainsi que la feuille de route détaillant les mesures de mise en œuvre immédiates, à moyen et à long terme pour instaurer une paix et une sécurité durables dans l’est de la RDC, et visant à leur mise en œuvre rapide par les parties concernées; le Sommet conjoint a ordonné le lancement de la mise en œuvre du rapport et de la feuille de route », peut-on lire dans le communiqué final du sommet conjoint.Ces chefs d’États et de gouvernements de la Communauté de l’Afrique de l’Est et de la Communauté de développement de l’Afrique australe sont aussi revenu sur les différentes mesures prises au ni niveau régional que continental pour la désescalade de la situation à l’Est de la RDC.
« Le Sommet conjoint a rappelé les décisions du 1er Sommet conjoint CAE-SADC, tenu le 8 février 2025 à Dar es-Salaam, en République-Unie de Tanzanie, sur la situation dans l’est de la RDC, les résolutions de la 1261e Réunion au sommet du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, tenue le 14 février 2025, et la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, tenue le 21 février 2025, qui ont toutes souligné la nécessité d’efforts concertés pour remédier à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC », poursuit ce communiqué final.La ressente réunion ministérielle de la SADC et de l’EAC tenue lundi 17 mars à Harare, avait adopté une feuille de route détaillant les mesures de mise en œuvre des résolutions à l’immédiat, à moyen et à long termes pour résoudre le conflit dans l’est de la RDC.
Le communiqué final précise que ces mesures immédiates doivent être exécutées endéans 30 jours, notamment entraîner un dialogue direct entre les parties au conflit au niveau militaire afin qu’elles s’engagent à un cessez-le-feu inconditionnel, à la cessation des hostilités et à l’arrêt de toute expansion territoriale afin de permettre la liberté de mouvement des agences humanitaires, l’ouverture des aéroports (Goma et Kavumu) et l’évacuation ininterrompue de la zone de conflit.Un mécanisme de vérification conjoint SADC-EAC sera mis en place pour surveiller la cessation des hostilités et le cessez-le-feu inconditionnel.
Compte tenu de la présence sur le terrain du Mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE) de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et de la MONUSCO, la réunion a recommandé que la CIRGL s’engage à examiner la possibilité pour la SADC et l’EAC de renforcer ce Mécanisme conjoint de vérification des opérations en détachant du personnel supplémentaire pour servir d’outil principal de surveillance de la cessation des hostilités, du cessez-le-feu et de la situation humanitaire.
La réunion a également prévu la formation d’une équipe conjointe d’évaluation technique de terrain SADC-EAC, qui sera composée de 12 à 16 experts issus de l’armée et d’autres agences gouvernementales, pour évaluer la situation sécuritaire et humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi que l’état des infrastructures critiques (aéroports et autres infrastructures clés). Cette équipe sera composée d’experts en opérations, en renseignement, en logistique, en travaux publics et en aviation.
De nombreux analystes estiment que ce processus SADC-EAC est encore vulnérable à ce stade de sa mise en œuvre. Bien que des promesses aient été faites, l’instauration d’un véritable cessez-le-feu n’est pas encore garantie, surtout si l’on prend en compte la situation sur le terrain.