Sécurité

RDC : Une résidence de la famille Kabila au centre d’une réquisition controversée à Kinshasa 

Un parfum de règlement de comptes flotte de nouveau dans l’air à Kinshasa. Dans la soirée du mardi 15 au mercredi 16 Avril 2025, une agitation inhabituelle a été observée autour d’une résidence appartenant à la famille de l’ancien président Joseph Kabila, située dans le quartier huppé de GLM, non loin du centre-ville. Selon plusieurs témoins, des éléments en uniforme, accompagnés d’agents en civil, auraient encerclé la parcelle pendant plusieurs heures, évoquant une opération de « réquisition administrative ».

Aucune communication officielle n’a encore été faite sur les motifs de cette intervention, mais les regards se tournent déjà vers les tensions persistantes entre l’actuel pouvoir et les proches du régime précédent. Ce nouvel épisode ravive les souvenirs encore frais des incidents de 2023 et 2024, où les biens immobiliers de la famille Kabila avaient été la cible de démolitions et de tentatives d’intrusion dans l’une des résidences appartenant à Olive Lembe Kabila, ancienne Première dame de la République, dans une opération inattendue, menée sans avertissement.

Selon les premières informations livrées par Adam Shemishi, conseiller en communication d’Olive Lembe Kabila, aucun document légal n’a été présenté aux occupants des lieux. « Pas d’ordonnance, pas de mandat, aucune autorisation écrite… Les militaires sont simplement arrivés, ont pénétré la parcelle, et ont commencé leurs fouilles », affirme-t-il.

À en croire, ce qui intrigue davantage, c’est la nature des lieux perquisitionnés. Il ne s’agirait pas uniquement d’un domicile privé. La concession abrite, selon le porte-parole, plusieurs entrepôts loués par des expatriés. Des commerçants, venus de différents horizons, y entreposent leurs marchandises, dans ce qu’ils considèrent comme un sanctuaire sécurisé au cœur de la capitale congolaise.

Deux véhicules appartenant à des particuliers sont confisqués à l’instant même et dont les propriétaires n’ont aucun lien, semble-t-il, avec la famille Kabila. De simples locataires, pris dans une opération dont le motif demeure, pour l’instant, toujours inconnu.

Alors que le silence des autorités contraste avec l’agitation de terrain, une question s’impose : s’agit-il d’une simple affaire foncière ou d’un signal politique déguisé ?

Dans une capitale où chaque geste sécuritaire peut cacher un message, la résidence Kabila redevient le théâtre symbolique d’un bras de fer inachevé entre l’ancien et le nouveau pouvoir. Et Kinshasa, une fois de plus, retient son souffle.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page