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Ligue 1 : Chancel Mbemba poursuit l’Olympique de Marseille pour harcèlement moral

C’est une affaire qui pourrait faire date dans le football français. Chancel Mbemba, ancien pilier de la défense marseillaise et aujourd’hui joueur du LOSC, a déposé plainte contre l’Olympique de Marseille pour harcèlement moral. Une démarche rare, qui met en lumière les tensions internes du club phocéen et soulève des questions sur les pratiques managériales dans l’élite du football.

Tout commence à l’été 2024. Mbemba, alors capitaine respecté de l’OM, est soudainement exclu du groupe professionnel et intégré au « loft », un terme désormais tristement célèbre pour désigner les joueurs mis à l’écart. Officiellement, le club évoque des raisons médicales et disciplinaires. Officieusement, plusieurs sources parlent d’un conflit ouvert avec la direction sportive, notamment avec Ali Zarrak, bras droit de Mehdi Benatia.

Le joueur est mis à pied, privé de salaire, avant que la Ligue de Football Professionnel (LFP) ne juge cette sanction abusive et la lève. Mbemba, refusant de céder aux pressions pour un transfert vers l’Arabie saoudite, passe la saison sans jouer, dans une forme de placard institutionnalisé.

Une plainte qui pourrait faire jurisprudence

La plainte déposée auprès du parquet de Marseille vise des faits de harcèlement moral, de pressions injustifiées et de tentatives de manipulation contractuelle. Selon les éléments révélés par L’Équipe_ et RMC Sport, Mbemba aurait été poussé vers un transfert non désiré, avec des intermédiaires imposés et des menaces implicites sur sa carrière.

Le parquet, pour l’instant, reste discret: « Nous ne confirmons ni n’infirmons l’ouverture d’une enquête », a-t-il déclaré. L’OM, de son côté, n’a pas souhaité commenter.

Une affaire révélatrice d’un malaise plus large

Au-delà du cas Mbemba, cette affaire soulève une problématique plus vaste : le traitement des joueurs africains dans les grands clubs européens. Mbemba, connu pour son professionnalisme et son leadership, n’est pas un cas isolé. Plusieurs joueurs ont déjà dénoncé des pratiques de mise à l’écart brutale, souvent liées à des conflits d’intérêts ou à des stratégies de transfert opaques.

Libéré de son contrat en juin 2025, Mbemba a rejoint le LOSC, où il a retrouvé les terrains avec brio. Titulaire dès la première journée contre Toulouse (victoire 2-1), il semble avoir tourné la page sportivement, mais pas judiciairement.

Une affaire à suivre de près

Si la justice donne raison à Mbemba, cela pourrait ouvrir une brèche dans le système contractuel du football professionnel. Les clubs devront peut-être revoir leurs méthodes de gestion humaine et sportive. Pour Mbemba, il s’agit d’une quête de dignité. Pour l’OM, c’est son image et sa gouvernance qui sont en jeu.

Amani Lugero

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