La prison centrale de Dungu, située à 210 kilomètres d’Isiro dans la province du Haut-Uele, fait face à une surpopulation critique. L’établissement, conçu pour accueillir 150 détenus, en héberge actuellement 209, dont sept femmes et deux mineurs. Selon les données de la société civile locale, sur ce nombre, seuls 99 détenus ont été condamnés (41 militaires et 58 civils), tandis que 110 personnes demeurent en détention préventive, parfois depuis plus de cinq ans.
Face à cette situation, les organisations citoyennes appellent à l’organisation urgente d’audiences foraines par le tribunal de grande instance d’Isiro et le tribunal militaire. Ces instances judiciaires, dont les sièges sont établis dans le chef-lieu provincial, tardent à traiter les dossiers des prévenus, prolongeant ainsi leur détention préventive dans des conditions difficiles. La vétusté des infrastructures aggrave davantage la situation de ces détenus.
La société civile du peuple congolais de Dungu plaide également pour un soutien matériel et alimentaire en faveur des détenus. En janvier dernier, le gouverneur Jean Bakomito avait promis lors de sa visite l’arrivée imminente de magistrats pour tenir des audiences foraines et statuer sur le sort des personnes en détention préventive, une promesse qui reste à concrétiser.
