Afrique

Afrique : Burkina Faso, Mali et Niger se retirent de la Cour pénale internationale

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé, ce lundi 22 septembre 2025, leur retrait immédiat de la Cour pénale internationale, depuis leurs capitales respectives, dénonçant une institution jugée néo-colonialiste et instrumentalisée contre les dirigeants africains.

Cette décision marque un moment fort pour l’Alliance des États du Sahel (AES), qui entend désormais mettre en place ses propres mécanismes judiciaires.

Une rupture assumée avec La Haye

Dans un communiqué conjoint, les trois pays sahéliens dirigés par des régimes militaires ont reproché à la CPI une « partialité manifeste », soulignant que la majorité des poursuites concernaient des dirigeants africains. Ils affirment vouloir créer une Cour pénale sahélienne, capable de juger les crimes les plus graves commis sur leurs territoires.

Selon le Statut de Rome qui régit la CPI, un retrait ne devient effectif qu’un an après la notification officielle adressée au secrétariat général de l’ONU. Ainsi, jusqu’en septembre 2026, le Burkina Faso, le Mali et le Niger restent encore légalement liés à la juridiction internationale.

Cette décision intervient dans une période de recomposition régionale. Déjà sortis de la CEDEAO, les trois pays se rapprochent de la Russie et cherchent à réduire l’influence occidentale, notamment française, dans la région. Pour plusieurs observateurs, ce retrait confirme la volonté des juntes sahéliennes de s’émanciper des institutions internationales perçues comme imposées de l’extérieur.

Si ce départ n’est pas une première, le Burundi s’était déjà retiré de la CPI en 2017 pour les mêmes raisons, le retrait coordonné de trois États d’une même région soulève des inquiétudes sur l’avenir de la lutte contre l’impunité en Afrique. La CPI, déjà critiquée pour son manque d’universalité, voit ainsi son rôle encore affaibli dans une zone enragée par les conflits armés et les violations massives des droits humains.

Ce retrait, expression d’une souveraineté revendiquée, crée en réalité un vide juridique dont les conséquences seront lourdes pour la lutte contre l’impunité dans une région déjà meurtrie.

lisez ici la lettre du bloc Sahel adressée à la cour pénal internationale :

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