Sécurité

RDC-OUGANDA : Kinshasa convoque l’ambassadeur ougandais

La région faisant face à des tensions diplomatiques, la Ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a convoqué ce jeudi l’ambassadeur de la République d’Ouganda accrédité à Kinshasa. Cette convocation intervient à la suite de la décision du gouvernement ougandais d’ouvrir un poste frontalier avec la RDC dans une zone actuellement occupée par le mouvement rebelle M23, une action que Kinshasa juge profondément inquiétante.

Selon un communiqué officiel du Ministère des Affaires étrangères, cette démarche diplomatique vise à obtenir des clarifications urgentes sur les intentions réelles de l’Ouganda dans cette initiative jugée unilatérale. L’ouverture de ce passage frontalier concerne une région sous contrôle du M23, groupe armé accusé de nombreuses exactions et d’être soutenu activement par certaines puissances régionales.

« Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo considère cette initiative comme une violation manifeste de sa souveraineté nationale et de l’intégrité de son territoire », a déclaré la Ministre Thérèse Wagner lors de son entretien avec le diplomate ougandais. Elle a rappelé que toute coopération frontalière devait être fondée sur des accords bilatéraux transparents et respectueux des normes du droit international.

La RDC réaffirme sa souveraineté

Face à ce qu’elle perçoit comme une provocation diplomatique, la RDC a réitéré son engagement pour une paix durable dans la région des Grands Lacs, mais sans compromission sur sa souveraineté. Kinshasa exhorte Kampala à faire preuve de retenue et de responsabilité, en évitant toute mesure susceptible d’alimenter les tensions ou de légitimer de facto les groupes rebelles.

Cette démarche s’inscrit également dans un contexte plus large de rapprochement entre certaines puissances de la région et les mouvements armés opérant dans l’Est congolais, phénomène régulièrement dénoncé par les Nations Unies, l’Union africaine et la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs).

L’ouverture de postes frontaliers dans des zones instables ou sous occupation non étatique soulève non seulement des questions juridiques, mais aussi des inquiétudes sécuritaires majeures. Elle pourrait compromettre les efforts de stabilisation dans l’Est de la RDC et affaiblir les processus en cours dans les mécanismes de paix, notamment ceux menés par les USA, le royaume du Qatar, la SADC et la CIRGL.

La communauté internationale est appelée à suivre de près cette évolution, à soutenir les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale, et à décourager toute action susceptible d’envenimer la situation sécuritaire.

La convocation de l’ambassadeur ougandais par Kinshasa est un acte diplomatique fort, symbole de la fermeté du gouvernement congolais face à ce qu’il considère comme une atteinte grave à sa souveraineté. Alors que les tensions régionales persistent, la RDC appelle au respect du droit international, à la désescalade et à un dialogue responsable entre États voisins.

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