RDC : Au sud-kivu, Luhwinja tombe, le M23 avance et creuse plus qu’il ne combat, l’État recule
Luhwinja, paisible chefferie aurifère du Sud-Kivu est tombée entre les mains du M23. Derrière les tirs, une autre bataille se joue : celle de l’or, des territoires, et du contrôle d’une région laissée à elle-même.
La situation sécuritaire se dégrade au Sud-Kivu, où le mouvement du M23/AFC, a pris ce mardi 6 mai le contrôle de la chefferie de Luhwinja dans le territoire de Mwenga, après de brèves mais intenses confrontations avec les Wazalendo, appuyés par les Forces armées de la République démocratique du Congo.
L’offensive du mouvement s’est déroulée en plusieurs étapes. Le village de Lwashanja est tombé en premier, avant que les localités de Luciga, Kabalole, Luduha et Idudwe ne soient successivement conquises. Des sources locales font état d’une progression continue des combattants en direction du site minier exploité par la société Banro, une zone stratégique riche en ressources aurifères.
Cette nouvelle prise renforce le contrôle économique du M23 sur des territoires-clés du Sud-Kivu, notamment grâce aux importantes réserves d’or de la région. Luhwinja, longtemps considérée comme un bastion paisible, est désormais aux mains des forces dirigées par Corneille Nangaa, qui semblent vouloir élargir leur emprise vers le cœur du territoire de Mwenga, jusqu’à Minembwe et Uvira.
Le village de Kaziba, tombé le 27 avril dernier, aurait déjà servi de point de passage crucial pour les colonnes opposées à Kinshasa. Depuis deux semaines, plusieurs mouvements de troupes et d’équipements lourds ont été signalés, témoignant d’un renforcement militaire stratégique de la part du M23.
Cette escalade intervient alors que des pourparlers sont en cours à Doha et à Washington, cherchant à trouver une solution politique à la crise. Sur le terrain, cependant, le M23 continue de consolider ses positions, creusant davantage l’écart entre les efforts diplomatiques et la réalité sécuritaire.
