Société

RDC : Trois jours d’immersion, pour outiller les journalistes et influenceurs sur leurs rôles respectifs dans la consolidation de la paix

Dans toute société, les acteurs ayant de l’aura via leurs communications, constituent une composante majeure à même d’influencer des comportements et pratiques. Leur emprise est sujette à mettre en péril les rapports sociaux, lorsque ces derniers n’ont pas accès aux informations nécessaires qui puissent leur permettre de communiquer en usant des schèmes d’objectivité.

C’est dans cette perspective que le club RFI, dans le cadre de son projet « Les jeunes ouvrent la voix pour la paix au Nord-Kivu », a mis sur pied, du 15 au 17 Avril 2025, un atelier de trois jours, axé sur « La place des médias et des journalistes dans la consolidation de la paix ». La question intuitive, qui jaillit est celle de savoir, si réellement les médias ou les journalistes ont une place à jouer ?! Le condensé de ces trois jours d’ateliers, nous en dira davantage.

Pour la première journée, Me Zacharie BASHWIRA, coordonnateur du club Rfi, a lancé la session en abordant les contours. Il a précisé que la visée principale du projet, qui a sous-tendu cette activité de formation, est de communiquer sur l’éducation à la paix, la prévention des conflits et la promotion de la cohabitation pacifique.

Le facilitateur du premier jour, Me Eddy Byamungu, s’est penché sur les notions qui renforcent la compréhension, en matière des conflits et celles qui considèrent la paix, comme un processus de résolution des conflits. Parmi les étapes phares, du cheminement de son exposé, il a tout d’abord évoqué les causes des conflits, les types des conflits, les phases du conflit, les conséquences des conflits et le processus de gestion des conflits ; ensuite, considérant la paix, comme processus de résolution des conflits, il atteste que la paix suppose : la prévention d’un futur conflictuel, la fin des hostilités, la résolution des causes des conflits, la justice et la réparation, l’accord de paix et la réconciliation entre les parties. Pour illustrer ses interventions, et permettre aux participants de découvrir certains caractères humains, en s’inspirant des animaux, il a fait une classification de certaines attitudes qui inhibent la résolution pacifique des conflits.

Le facilitateur du deuxième jour, Mr David Kalinda, s’est focalisé sur les notions en lien avec la désinformation. Tout était circonscrit, pour permettre aux participants de comprendre comment repérer une désinformation, les catégories de la désinformation, les moyens de se protéger contre les fakes news, et d’y remédier, par exemple en utilisant l’image inversée. Dans la dernière partie de son intervention, il a martelé sur les discours de haine. Il a affirmé que les discours de haine sont très dangereux vu qu’ils incitent à la violence, la division sociale, l’atteinte aux droits humains, et se propagent rapidement sur les réseaux sociaux. D’où, la nécessité pour les journalistes et médias, de les combattre, à force de ne pas les véhiculer et les estomper en donnant la vraie information.

Le facilitateur du troisième jour, Mr Tuver Wundi s’est focalisé sur le rôle des médias dans la consolidation de la paix. Il estime qu’ils ont un rôle prépondérant dans des contextes fragiles ou post-conflits. Ils sont tenus de véhiculer des valeurs de paix, et cohésion sociale : former et éduquer sur les enjeux sociaux, politiques et économiques, promouvoir le dialogue et la réconciliation, lutter contre la désinformation et les discours de haine, renforcer la responsabilité et la transparence dans le traitement de l’information. Tuver, invite les journalistes à faire une symbiose de trois éléments essentiels : l’impartialité, la responsabilité et l’exactitude pour diffuser des informations fiables.

Durant ces trois jours, tous ces moments étaient non seulement marqués par la pertinence de notions divulguées par les trois facilitateurs, mais l’ambiance était aussi marquée par les témoignages que l’on peut classifier à différents niveaux : ceux qui pensent qu’ils ont été témoins ou victimes des discours de haine ou la désinformation et ceux qui pensent qu’ils en sont aussi parfois vecteurs, et que grâce à cette formation, ils ont pris connaissance des dangers que cela comporte, et par conséquent, mettre à profit les atouts nécessaires, pour ne plus favoriser, ou basculer dans les discours haineux ou la désinformation.
De la connaissance des rouages en lien avec les contextes des conflits, la désinformation et les discours de haine, le rôle des médias et journalistes dans la consolidation de la paix, les participants (journalistes et influenceurs de Goma) ont passé trois jours d’atelier, trois jours d’immersion, au cours desquels ils ont pu s’outiller pour promouvoir une culture de paix et du vivre-ensemble.

Cœur Tam Tam KABUYAYA

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