RDC : Séisme politique au pays, le Sénat convoque Joseph Kabila pour une levée d’immunité historique

L’ancien président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, aujourd’hui Sénateur à vie, est officiellement convoqué par le Sénat pour une séance de travail exceptionnelle. La Commission Spéciale du Sénat souhaite l’entendre dans le cadre de l’examen du réquisitoire transmis par l’Auditeur Général près la Haute Cour Militaire, relatif à la levée de son immunité parlementaire et à une éventuelle autorisation de poursuites judiciaires.
La séance est prévue pour le mardi 20 mai 2025 à 11h00, dans la Salle des Conférences Internationales du Palais du Peuple à Kinshasa. Avec ce développement marquant un tournant significatif dans l’histoire politique et judiciaire de la RDC, c’est la première fois depuis son départ de la présidence en 2019 que Joseph Kabila est formellement invité à comparaître dans un cadre institutionnel en rapport avec des poursuites potentielles.
La missive, signée par le Président du Sénat, Sama Lukonde Kyenge Jean-Michel, cite les articles 138, 196 et 224 du Règlement intérieur du Sénat, qui encadrent la procédure de levée d’immunité d’un parlementaire. En tant que Sénateur à vie, un statut conféré aux anciens présidents de la République selon la Constitution, Joseph Kabila jouit de privilèges spécifiques mais non absolus face à la justice.

L’objet exact du réquisitoire de l’Auditeur Général n’est pas révélé dans la lettre, mais la transmission même d’un tel document au Sénat est un signal fort. Il pourrait s’agir d’affaires de gestion passée, d’éléments sécuritaires ou de responsabilité politique et militaire pendant son mandat.
La présence ou non de l’ancien président à cette séance sera scrutée de près par l’opinion publique et la classe politique. Dans un contexte national où la justice cherche à s’affirmer comme un pouvoir indépendant et actif, cette convocation pourrait symboliser une évolution vers plus de redevabilité des hauts dirigeants.
Pour l’heure, aucune déclaration officielle n’a été faite par l’entourage de Joseph Kabila ou par sa famille politique, le FCC (Front Commun pour le Congo), quant à sa réaction ou sa disposition à se présenter devant la Commission Spéciale.
L’issue de cette démarche pourrait ouvrir la voie à un débat plus large sur l’immunité parlementaire en RDC, souvent perçue comme un bouclier contre la justice. Elle pourrait aussi renforcer le rôle de contrôle du Sénat, s’il parvient à traiter cette affaire avec impartialité et dans le respect des droits de l’intéressé.
Ce moment constitue un test majeur pour la démocratie congolaise, entre l’exigence de justice et le respect de l’État de droit.
La convocation de Joseph Kabila par le Sénat ne se résume pas à une simple procédure parlementaire. Elle symbolise un frémissement de l’histoire, un possible tournant où l’exigence de justice commence à s’imposer aux plus hauts sommets de l’État.
Si cette dynamique se poursuit avec rigueur et indépendance, elle pourrait redéfinir les fondations mêmes de la gouvernance en RDC, et tracer, enfin, la voie d’une République où la responsabilité ne s’arrête plus aux portes du pouvoir suprême.
lisez ladite invitation :
