RDC-OUGANDA : Le général Muhoozi Kainerugaba rejette toute intention d’agression contre la RDC

En réaction à un rapport accablant des Nations unies faisant état d’un déploiement illégal de troupes ougandaises sur le territoire congolais, le chef d’état-major de l’armée ougandaise, le général Muhoozi Kainerugaba, est monté au créneau pour rejeter catégoriquement toute velléité d’agression contre la République Démocratique du Congo.
Lors d’une déclaration faite ce samedi 05 juillet 2025, le chef de l’armée ougandaise qui opère du côté de l’armée congolaise a affirmé avec fermeté : « Si nous avions voulu attaquer, nous serions déjà à Kinshasa. »

Une déclaration à la fois provocatrice et défensive, qui intervient dans un contexte de tensions persistantes entre pays des Grands Lacs, exacerbées par la situation sécuritaire dégradée dans l’Est de la RDC.
Selon des experts de l’ONU, environ 1 000 soldats ougandais seraient présents dans la province de l’Ituri, notamment dans la ville stratégique de Bunia, sous couvert de l’opération militaire conjointe “Shujaa”, menée avec l’armée congolaise (FARDC) contre les rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF), affiliés à l’État islamique.
Cependant, le rapport dénonce l’absence de transparence sur la chaîne de commandement, ainsi que le dépassement du cadre d’intervention prévu par les accords bilatéraux, suscitant des craintes quant à d’éventuelles ambitions cachées de l’Ouganda sur le sol congolais.
Des accusations de soutien indirect au M23

Plus inquiétant encore, certains observateurs et diplomates redoutent un soutien clandestin de l’armée ougandaise aux rebelles du M23, déjà fortement soupçonnés d’être soutenus militairement et logistiquement par le Rwanda voisin. Le général Muhoozi, tout en niant toute implication dans les troubles de l’Est congolais, n’a pas directement répondu à ces accusations précises.
Cette posture alimente le flou diplomatique et alourdit le climat régional, déjà tendu par les affrontements entre les FARDC et les groupes armés dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

L’intervention militaire ougandaise dans l’Est de la RDC s’inscrit dans un contexte complexe, où la lutte contre les ADF se superpose à des rivalités historiques, des intérêts économiques liés aux ressources naturelles, et des tensions ethniques transfrontalières.
Pour Kinshasa, toute présence étrangère non encadrée ou déviant de son mandat initial est synonyme de menace à la souveraineté nationale, d’autant plus que la RDC fait face à une multiplication de foyers d’insécurité dans l’Est du pays.
La stabilité régionale dépendra de la capacité des États voisins à restaurer la confiance mutuelle, à clarifier les engagements militaires, et surtout à privilégier les voies diplomatiques plutôt que les rapports de force.