RDC : Les fonctionnaires de l’État peinent à accéder aux salaires dans les zones contrôlées par l’AFC/M23

Cela fait quarante (40) jours depuis que la ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu est sous contrôle de l’AFC/M23 ; et la ville de Bukavu chef-lieu de la province du Sud-Kivu depuis vingt (20) jours. Jusqu’à ce jour, les banques restent fermées dans ces deux villes ainsi que dans plusieurs autres localités de ces deux provinces. Dans ces conditions, il devient de plus en plus difficile de gérer les fonctionnaires de l’État.Cela est un défi pour l’administration parallèle que l’AFC/M23 met en place, mais aussi pour le gouvernement de Kinshasa qui cherche à préserver l’unicité de l’administration sur l’ensemble du territoire.Les recettes locales sensées payer les fonctionnaires de ces provinces échappent désormais à l’administration officielle, ce qui complique la situation salariale des agents des institutions provinciales, car n’ayant pas la main sur l’ensemble des recettes. À cela s’ajoute un autre défi, le fait que tous les fonctionnaires ne relèvent pas de la gestion provinciale, d’autres dépendent directement du gouvernement central (Kinshasa) où des solutions sont à l’étude. Au ministère de la Fonction publique, l’une des pistes envisagées est d’abord une mise en disponibilité d’office, ce qui signifie que l’absence au travail ne conduira pas à des sanctions administratives.Une autre problématique concerne les agents qui ont fuit leurs zones d’affectation, certains ayant même trouvé refuge dans des pays voisins. Kinshasa réfléchit dans le sens de paiement via la téléphonie mobile, une option qui nécessite des préalables logistiques, avant d’être mise en œuvre.Pendant ce temps, l’AFC/M23 affirme travailler sur la question des salaires, mais aucune décision officielle n’a été annoncée. En attendant, plusieurs fonctionnaires de l’État dans ces provinces restent dans l’incertitude concernant leurs salaires.Signalons que, lors d’une réunion avec le gouverneur du Nord-Kivu nommé par l’AFC/M23, les responsables des banques œuvrant à Goma avaient déclaré avoir du mal à reprendre les activités, car ils dépendent totalement de Kinshasa.