RDC : Les Etats donateurs préoccupés par la situation humaniataire dans l’Est
Les États donateurs en matière humanitaire en RDC dont l’Union Européenne, les États Unis, la France, la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, la Hollande, la Norvège, la Suède, le Japon, le Canada ainsi que la Grande Bretagne ont alarmé sur la détérioration perpétuelle de la situation sécuritaire et humanitaire à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Cette partie Est du pays constitue un fief des conflits armés et d’insécurité grandissante qui plongent plusieurs personnes dans une crise humanitaire chronique et constante.
Dans une déclaration conjointe survenue à l’issue d’une mission inscrite dans le cadre du lancement de deux projets financés par l’Europe pour renforcer la paix, la résilience ainsi que la cohésion sociale en Ituri et au Nord-Kivu, ces derniers se sont montrés préoccupés par ce fléau qui reigne à l’Est du pays surtout dans les zones sous contrôle du mouvement de l’AFC/M23 ainsi que les difficultés récurrentes auxquelles font face les acteurs humanitaires nationaux et internationaux.
Ils ont ainsi d’une part insisté sur l’exécution de la résolution 2773 du conseil de sécurité de l’ ONU adoptée en février dernier, exigeant le retrait immédiat et inconditionnel des forces étrangères sur le sol congolais, la cessation des hostilités, ainsi que le démantèlement des administrations illégales mises en place lors par l’occupation du M23. D’autre part, réaffirmant leur engagement indéfectible à l’aide humanitaire, ils ont appelé le gouvernement congolais, les groupes armés et autres parties prenantes des conflits, de faciliter la fourniture de l’aide humanitaire ainsi que le développement des personnes affectées.
Dans son intervention Nicolas Berlenga ambassadeur de l’ UE a martelé sur l’ introduction des questions humanitaires dans tous les processus en cours sur la restauration de la paix dans l’Est de RDC entre autres: La rencontre de Doha au Qatar entre le M23 et le Gouvernement Congolais, les échanges qu’entretient l’ancien président nigérian Olusengune Obasanjo avec la classe politique congolaise,mais aussi l’accord de paix attendu à Washington entre le Rwanda et la RDC après la déclaration de principes.
À l’issue de cette mission conjointe conduite par Nicolas Berlanga et comprenant neuf ambassadeurs accrédités par Kinshasa, la deuxième phase des projets visant la consolidation de la paix et la stabilisation des communautés affectées par les conflits notamment Nashiriki kwa Masikilizano : je participe à la paix et de soutien à la médiation pour la paix et la résilience en Ituri et au Nord-Kivu, ont été lancés ce mardi 3 juin 2025 par le général Evariste Kakule Somo gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu en présence des ambassadeurs. Preuve d’un engagement de la part de l’Union Européenne à faire appliquer le droit international humanitaire mais aussi accompagner cette population en situation critique.
L’évolution de la crise humanitaire dans l’Est de la RDC met en lumière les limites structurelles de l’aide internationale fragmentée, souvent réactive plutôt qu’anticipative, et insuffisamment alignée sur les dynamiques locales. Si la mobilisation des États donateurs reste essentielle, elle ne saurait se substituer à une approche intégrée, durable et politiquement engagée car sans un véritable changement de paradigme, l’aide risque de traiter les symptômes sans jamais s’attaquer aux causes profondes du conflit.
