Plus de 300 agents de la direction provinciale de Kinshasa du Service d’Assistance et d’Encadrement de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Echelle (SAEMAPE) manifestent contre leur directeur général Jean-Paul Kapongo Kadiobo, qu’ils accusent de détourner leurs salaires. Le 23 mai, une délégation s’est rassemblée devant la cité de l’Union africaine lors du Conseil des ministres, brandissant une banderole réclamant l’intervention présidentielle après cinq années de travail sans rémunération. Les manifestants affirment que le directeur général se prévaut de ses liens familiaux avec la famille présidentielle pour justifier son impunité, déclarant que même le chef de l’État ne pourrait rien contre lui.
Dans une lettre adressée au président de la République une semaine avant la manifestation, les agents dénoncent des disparités salariales flagrantes au sein de leur service. Ils révèlent que certains employés de même grade perçoivent 1 059 dollars avec tous les avantages sociaux, tandis que d’autres ne reçoivent qu’une prime de 400 dollars normalement destinée aux stagiaires, malgré une notification de régulation de leur situation administrative signée en mai 2022.
Cette situation soulève des questions sur la gestion des ressources humaines dans les services publics congolais et illustre les défis auxquels font face les agents de l’État. Le SAEMAPE, rattaché au ministère des Mines, a pour mission d’accompagner les mineurs artisanaux et à petite échelle, mais ses propres employés se trouvent confrontés à une précarité salariale qui perdure depuis plusieurs années.
Azga Shachikere
