Sécurité

RDC : Joseph Kabila en mission politique à Goma, Une rencontre inédite avec l’opposition en vue

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est arrivé à Goma ce lundi 26 mai pour un séjour à forte teneur politique. Cette visite, qui suscite de nombreuses interrogations, intervient dans un contexte tendu, alors que la ville est toujours administrée de facto par la coalition politico-militaire M23/AFC.

Selon des sources concordantes, Joseph Kabila mène un agenda particulièrement chargé. Il prévoit de rencontrer plusieurs figures politiques majeures de l’opposition non armée, notamment Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Delly Sessanga et Matata Ponyo. Sont également conviés à ces échanges les cadres du Front Commun pour le Congo (FCC), sa propre plateforme politique, dont plusieurs membres séjournent déjà à Goma.

L’objectif principal de ces consultations serait de partager et de discuter les 12 points clés qu’il a exposés dans son adresse à la nation la semaine dernière. Cette initiative marque une volonté apparente de Kabila de repositionner son camp dans le jeu politique national, alors que le pays se trouve à un tournant sécuritaire et institutionnel majeur.

« Il ne s’agit pas seulement d’une visite de courtoisie. L’ancien président veut rétablir un dialogue politique de fond, y compris avec des opposants qu’il avait autrefois combattus politiquement », confie un proche du FCC sous anonymat.

Avant cette série de rencontres, Joseph Kabila s’est rendu à Rumangabo, dans le territoire de Rutshuru, pour visiter le centre de formation idéologique du M23/AFC. Ce déplacement dans un fief de la rébellion soulève de nombreuses spéculations sur la nature de ses liens avec ce mouvement, qui reste l’un des principaux protagonistes du conflit armé à l’Est du pays.

Cette initiative de Joseph Kabila pourrait annoncer une recomposition du paysage politique congolais, alors que les tensions se multiplient entre le gouvernement actuel et les mouvements d’opposition. En choisissant Goma, ville symbolique du conflit à l’Est, l’ancien chef de l’État semble vouloir adresser à la fois un message politique fort et une main tendue à des acteurs autrefois antagonistes.

Ces propositions, bien que saluées par certains comme une tentative d’apaisement, soulèvent des interrogations sur les ambitions réelles de l’ancien président, notamment à l’approche des prochaines échéances électorales prévues en décembre 2028 selon le calendrier électoral qui s’inspire aussi de la loi suprême du pays qui est la constitution.

Il reste à voir si ces discussions déboucheront sur un projet commun ou si elles ne feront que refléter les divergences persistantes au sein de la classe politique congolaise.

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