Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé est attendu ce mercredi 16 Avril à Kinshasa dans le cadre de sa récente désignation comme médiateur de l’Union africaine (UA) pour le conflit opposant la République démocratique du Congo au Rwanda.
Cette visite marque le premier acte diplomatique officiel de sa mission, dans un contexte régional particulièrement tendu.
La nomination du président togolais, validée par l’UA le 11 avril dernier, intervient après le retrait de l’Angolais João Lourenço, jusqu’alors chargé du dossier. Elle s’inscrit dans une volonté renouvelée de relancer les efforts diplomatiques entre Kinshasa et Kigali, alors que les tensions restent vives à l’est de la RDC, théâtre de violences et d’accusations croisées entre les deux pays.
Selon des sources diplomatiques, Faure Gnassingbé devrait rencontrer son homologue congolais Félix Tshisekedi pour des entretiens bilatéraux portant sur la relance du dialogue, l’harmonisation des processus de paix existants – notamment ceux de Luanda et de Nairobi – et la coordination avec les autres facilitateurs africains déjà mobilisés.
Cette mission de médiation s’annonce complexe. Les autorités congolaises accusent Kigali de soutenir le mouvement du 23 Mars, actif dans le Nord et Sud-Kivu, ce que le Rwanda continue de nier. Plusieurs initiatives diplomatiques ont jusqu’ici échoué à faire taire les armes dans cette zone stratégique, mais sans suite favorable.
La venue de Faure Gnassingbé à Kinshasa est perçue comme un test de crédibilité, aussi bien pour sa capacité personnelle à instaurer un climat de confiance, que pour l’UA, critiquée pour sa lenteur à s’impliquer activement dans ce dossier.
Alors que certains acteurs de la société civile togolaise ont exprimé leur scepticisme quant à sa légitimité pour conduire une telle médiation, Kinshasa semble, pour sa part, prêt à lui accorder une chance.
Faure Gnassingbé entame ainsi une mission diplomatique à haut risque, mais cruciale pour l’avenir de la stabilité dans la région des Grands Lacs.
Dans les couloirs du pouvoir, l’attente est palpable. À Kinshasa comme à Kigali, tous les regards sont désormais tournés vers le président togolais. Sa médiation parviendra-t-elle à ouvrir une brèche dans ce mur de méfiance ? « Sur l’échiquier fragile de la paix régionale, chaque geste, chaque mot pèsera lourd. Et le temps, lui, joue contre la paix.» a déclaré un professeur d’université à Goma en RDC.
