Politique

RDC : Entre espoir et découragement, les consultations politiques pour le gouvernement d’union nationale lacées

L’heure est passée de la parole à l’action quant aux consultations politiques en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale en République Démocratique du Congo, à la recommandation du chef de l’État Félix Tshisekedi. Ce lundi 24 mars, a été le premier jour de cette série des consultations menées par Désiré-Cashmir Eberande Kolongele, conseiller du chef de l’État en matière de sécurité.

Ces discussions, initiées avec des acteurs-clés de l’Union sacrée, visent à dégager un consensus au sein de la coalition au pouvoir, dont quelques-uns de ses leaders ont été reçu à ce premier jour.D’entrée de jeu, la première ministre Judith Suminwa a échangé avec Eberande kolongele en tant que Cheffe du gouvernement, dont rien n’a filtré sur leurs échanges.Après être reçu Sama Lukonde, président du sénat a encouragé toutes les forces « à venir donner leurs idées parce qu’il s’agit de la patrie», alors que Modeste Bahati Lukwebo, 2è vice-président du Sénat a souligné que « pour le moment, il faut à tout prix cimenter la cohésion nationale.

Nous avons besoin de tout le monde et le Chef de l’État a eu raison de tendre la main à tous, sans exclusion ».A son tour, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale est revenu sur la nécessité de rassembler les congolais, mais aussi identifier les protagonistes, avant de fédérer les efforts dans la recherche de la paix, tandis que Christophe Mboso, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, a exhorté la classe politique à mettre de côté leurs intérêts personnels et de placer les attentes des Congolais au centre des préoccupations lors de la formation de ce gouvernement d’Union nationale.

Pendant ce temps, l’opposition politique de la RDC regrette en bloc cette initiative du président de la république et semble mettre en avant l’initiative de pact social de la CENCO et ECC.

C’est par exemple le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ex président Joseph Kabila qui s’est dit « non concerné » par les consultations menées par le conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, dans un communiqué publié ce lundi, jour du lancement des consultations.

Cette plateforme de l’opposition justifie sa décision par le fait que les animateurs des institutions de la République, dont le président Félix Tshisekedi sont issus des élections de 2023, qu’elle avait boudées tout en appelant à la considération de la démarche de la CENCO-ECC dans le plan de sortie de crise et des processus de Nairobi et de Luanda, soutenus par les Nations Unies, l’Union Africaine, la SADC et l’EAC.

Pour le parti Ensemble pour la République, « Nous avons l’impression que c’est une fuite en avant. On ne peut pas faire un gouvernement d’union nationale par une sorte de contrat d’adhésion. Je sais ce que je vais faire de vous, venez, embarquez dans le wagon. Ça ne se passe pas comme ça », estime Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général de ce parti de Moïse Katumbi.

« Dans une situation de crise, ce ne sont pas les gens qui sont au cœur du problème qui peuvent être, à eux seuls, porteurs de la solution », a-t-il souligné tout en rappelant que « nous savons qu’il y a une initiative des religieux catholiques et protestants à laquelle nous avons déjà adhéré, invitant à un forum national pour la paix ».

Du côté de l’Envol de la RDC de Delly Sessanga, « le régime Tshisekedi n’a qu’une seule intention : renforcer son pouvoir et se pérenniser au détriment de la paix qu’il faut retrouver en faveur de nos populations », déplore Me Rodrigue Ramazani, restant convaincu que « la démarche des prêtres est la seule voie pouvant nous permettre de retrouver la paix et de solidifier la cohésion nationale ».

Revenant sur le même sujet, l’ECIDE et LAMUKA parti et la coalition de Martin Fayulu rejettent également les consultations que mène le conseiller du chef de l’Etat en matière de sécurité.

Pour Devos Kitoko, « L’ECiDé et Lamuka considèrent que les consultations politiques initiées par M. Félix Tshilombo ont pour finalité non seulement de Court-circuiter le processus de Kinshasa piloté par CENCO-ECC que nous soutenons, mais surtout de le torpiller ». Ainsi, souligne le secrétaire général de l’ÉciDé, « nous n’y prenons pas part ».

À la fin de ces consultations, un rapport complet reprenant les suggestions de toutes les personnalités consultées sera remis au Président de la République en vue de trouver des solutions à cette crise.

Pour rappel, quatre catégories d’acteurs sociopolitiques sont conviés à ces discussions : la majorité parlementaire issue de l’Union sacrée de la nation, les partis d’opposition (parlementaires et extraparlementaires), la société civile dans toute sa diversité, incluant les confessions religieuses ainsi que les personnalités indépendantes ou figures marquantes de divers secteurs.

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