Guerre à l’Est : Vers un accord décisif entre Kinshasa et l’AFC/M23

Les négociations entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et le mouvement de l’AFC/M23 entrent dans une phase critique. Une ultime session de pourparlers est prévue d’ici le 15 juin aux États-Unis, avec la médiation conjointe du président américain Donald Trump et de l’Émir du Qatar.

Ces derniers facilitent les échanges entre Kinshasa et Kigali, dans le but de parvenir à un accord de paix durable mettant fin au conflit meurtrier qui ravage l’Est du Congo depuis des années.
Un projet d’accord de paix a récemment été remis aux deux délégations pour amendement et validation. Il constitue la base d’un compromis attendu de longue date, censé déboucher sur des résolutions contraignantes en matière de cessation des hostilités, de démobilisation et de restauration de l’autorité de l’État dans les zones affectées.
En avril dernier, un pas significatif avait pourtant été franchi avec la signature d’une déclaration conjointe historique entre les représentants du gouvernement congolais et ceux de l’AFC/M23. Cette déclaration prévoyait une trêve immédiate et la volonté commune de parvenir à une résolution pacifique du conflit.
Mais cette éclaircie diplomatique n’a pas résisté à l’épreuve du terrain. Dans les zones sous contrôle rebelle, les populations civiles continuent de subir exactions, pillages, violations graves des droits humains et recrutements forcés. La brutalité des combats et les souffrances quotidiennes des civils rappellent l’ampleur du défi à relever pour parvenir à une paix véritable.

Les médiateurs internationaux sont pleinement conscients de la méfiance persistante et des nombreux doutes entourant la sincérité des engagements des parties, notamment du côté des occupants. Donald Trump, en collaboration étroite avec le Qatar, multiplie les consultations entre Kinshasa, Kigali et les représentants de l’AFC/M23, espérant éviter un nouvel échec diplomatique dans une région déjà marquée par des décennies d’instabilité.
Sur place, les populations du Nord-Kivu et du Sud-Kivu n’attendent plus que le rétablissement de l’autorité de l’État et la fin de leur calvaire. « Quid de nos morts ? », s’interrogent de nombreux habitants, hantés par les violences et les deuils non réparés. Une paix sans justice serait-elle acceptable ? Et si, par malheur, le processus de Washington et Doha venait à échouer, hypothèse redoutée mais possible, quelle serait alors la prochaine étape ?
La communauté internationale a les yeux rivés sur ces pourparlers décisifs. Le sort de millions de civils, pris en otage par des décennies de guerre, dépend désormais de la volonté politique et de la sincérité des engagements. Le moment de vérité approche.