Réligion : De Saint Anicet à Ambongo, le possible retour de l’Afrique sur le siège pontifical

Fridolin Ambongo Besungu, né le 24 janvier 1960 à Boto, dans le nord de la République Démocratique du Congo (RDC), est un cardinal congolais membre de l’ordre des Frères mineurs capucins. Titulaire d’un doctorat en théologie morale de l’Académie Alphonsienne à Rome, il a consacré sa recherche à l’éthique du développement intégral au Zaïre.
Parcours ecclésiastique
Le Pape Jean-Paul II l’a nommé évêque de Bokungu-Ikela en 2004. Sa carrière a connu une progression constante : administrateur apostolique de Kole et de Mbandaka-Bikoro, puis archevêque de Mbandaka-Bikoro en 2016. En 2018, il a été désigné archevêque coadjuteur de Kinshasa avant de succéder au cardinal Laurent Monsengwo Pasinya à la tête de cet archidiocèse en novembre de la même année. Le Pape François l’a élevé à la dignité cardinalice en octobre 2019.
Positions et engagements
Le cardinal Ambongo s’est distingué par ses prises de position concernant la justice sociale et les droits humains. Il a régulièrement critiqué la corruption et la mauvaise gouvernance en RDC, ainsi que l’exploitation des ressources naturelles du pays par des intérêts étrangers. Ses déclarations ont également porté sur la gestion des conflits dans l’est de la RDC, pointant les défaillances des forces armées congolaises face aux groupes rebelles, notamment le M23.
Sur le plan doctrinal, il adopte une ligne conservatrice concernant certaines questions morales. Il s’est notamment opposé à la bénédiction des couples de même sexe, estimant que cette pratique ne correspond pas aux valeurs culturelles africaines et pourrait être interprétée comme une forme de « colonisation culturelle ».
Responsabilités internationales
Depuis 2023, le cardinal Ambongo préside le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), ce qui lui confère une influence significative au sein de l’Église africaine. Il siège également au Conseil des cardinaux, organe consultatif du Pape François. Certains observateurs du Vatican le considèrent comme un candidat potentiel à la papauté, ce qui, s’il était élu, ferait de lui le premier pape africain depuis plus de quinze siècles.
Tension avec les autorités congolaises
En avril 2024, le cardinal a fait l’objet d’une enquête judiciaire en RDC pour des propos qualifiés de séditieux par les autorités, suite à ses critiques concernant la gestion gouvernementale des conflits dans l’Est du pays. L’Église catholique s’est mobilisée pour sa défense, affirmant qu’il n’avait fait qu’exprimer des préoccupations légitimes sur la situation nationale.
En tant que cardinal électeur créé par le Pape François en octobre 2019, Fridolin Ambongo Besungu dispose du droit de participer au conclave qui élira le prochain souverain pontife. Cette responsabilité confère au prélat congolais une position stratégique dans la gouvernance mondiale de l’Église catholique.
Sa participation active aux synodes et aux travaux du Conseil des cardinaux lui a permis de tisser des liens importants avec d’autres figures influentes du collège cardinalice. Le cardinal Ambongo représente la voix de l’Église africaine dans les instances décisionnelles du Vatican, apportant une perspective distincte sur les défis pastoraux et sociaux du continent.
Il sied a signaler que le cardinal Fridolin Ambongo est parmi ceux qui entrent dans le conclave, a prêté serment et jure d’exercer fidèlement le ministère pétrinien s’il est élu, de respecter le secret absolu du #Conclave et de refuser toute ingérence extérieure.