RDC : Justice contestée autour de l’assassinat de Simba Ngezayo : la famille dénonce un procès en appel “protectionniste”

Plus de quatre ans après l’assassinat de l’homme d’affaires Simba Ngezayo, abattu à Goma le 3 novembre 2020, la douleur reste vive au sein de sa famille. Dans un communiqué publié le 28 avril 2025, la famille Ngezayo-Prigojine dénonce la reprise d’un procès en appel qui, selon elle, viserait davantage à protéger les auteurs et complices présumés du crime qu’à établir la vérité et rendre justice.
Le communiqué, signé par Victor Ngezayo, père de la victime, et par l’avocat belge Bernard Maingain, s’inquiète d’un « simulacre de procès » ayant échoué à traiter en profondeur les réseaux mafieux accusés d’avoir orchestré les assassinats de Simba et d’Albert Ngezayo, son oncle, tué en 2008 dans des circonstances similaires.
La famille pointe du doigt une mafia locale solidement ancrée à Goma, opérant sous couvert de corruption endémique et bénéficiant de complicités au sein des institutions de l’État. Elle dénonce notamment la lenteur et l’obstruction dans la conduite des enquêtes, pourtant initiées avec zèle par une première équipe en 2020.

Le communiqué évoque l’étrange remplacement du Général Baseleba, initialement en charge du dossier, par un autre officier, sans justification convaincante, et le retrait de l’Auditeur Supérieur au procès de la Cour militaire de Ndolo. Cette « détérioration » serait selon la famille symptomatique d’une volonté de neutraliser les efforts de justice.
La famille Ngezayo dénonce également la montée en puissance de réseaux mafieux protégés par l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, monsieur Kahongya, et affirme que ces cercles criminels continuent d’exercer leur influence sur l’appareil judiciaire.
Elle réclame une révision complète de la procédure d’instruction et alerte l’opinion sur les risques de manipulation politique du dossier. Pour elle, seul un jugement exempt d’ingérence étatique permettra de rétablir la vérité.
Dans une note finale, la famille rappelle les engagements pris par la Représentante Spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC et par le Directeur du Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, en faveur d’un soutien à la justice dans cette affaire. Elle espère que les autorités congolaises et les partenaires internationaux joueront un rôle actif pour démanteler les réseaux de pouvoir mafieux impliqués.
« Les personnes liées à ces réseaux attendent un même résultat dans les semaines à venir, dans le cadre du procès en appel. Elles ne se contenteront pas de ce simulacre de procès », conclut le communiqué.