Sécurité

RDC-Rwanda : Via une déclaration de principes, Washington scelle les bases d’un accord historique

Dans une région où les armes ont trop longtemps parlé plus fort que les diplomates, un souffle nouveau semble se lever. À Washington, ce 25 avril 2025, la RDC et le Rwanda ont signé un document qui pourrait marquer un tournant : une déclaration de principes pour tourner la page des rancunes, des affrontements et des méfiances. L’enjeu ? Rien de moins que la paix, la stabilité et la reconstruction d’un avenir commun dans les Grands Lacs.

Signée à Washington en cette date, la déclaration marque une volonté politique de relancer la paix, la stabilité et l’intégration économique dans la région des Grands Lacs.

Le texte commence par un engagement fort : le respect réciproque de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et des frontières établies. Chaque État s’engage à ne pas soutenir de discours hostiles ou de tentatives d’ingérence dans les affaires internes de l’autre. C’est un tournant majeur dans un climat régional marqué par les accusations mutuelles, notamment autour du soutien présumé de Kigali au mouvement du 23 Mars.

Les deux parties reconnaissent également avoir des préoccupations sécuritaires légitimes dans la région frontalière. Pour y répondre, elles envisagent la création d’un mécanisme de coordination sécuritaire commun, afin de lutter ensemble contre les groupes armés non étatiques et les réseaux criminels transfrontaliers, dans le respect de la souveraineté des deux États.

La déclaration trace aussi les contours d’un cadre d’intégration économique régionale, reposant sur des structures existantes comme l’EAC, la COMESA et la CIRGL. Elle mise sur le développement de chaînes d’approvisionnement transparentes et responsables dans le secteur minier, un domaine central dans les tensions régionales. Les deux pays entendent coopérer sur des priorités communes telles que le développement hydroélectrique, la gestion des ressources naturelles, et les investissements conjoints, avec le soutien du secteur privé américain.

Autre volet crucial : le retour volontaire et sécurisé des personnes déplacées, tant internes qu’externes. Les signataires s’engagent à faciliter ce processus avec l’appui des agences onusiennes. De même, ils réaffirment leur soutien à la MONUSCO, notamment dans la mise en œuvre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Enfin, la déclaration établit un calendrier clair : un avant-projet d’accord de paix est attendu d’ici le 2 mai 2025, en lien avec les processus de Nairobi, de Luanda et les discussions de Doha, sous la facilitation de l’Union africaine et du président togolais Faure Gnassingbé. Une réunion ministérielle est prévue à Washington pour surmonter les éventuels désaccords.

Au-delà des engagements diplomatiques, cette déclaration de principes trace une lueur d’espoir dans une région meurtrie par des décennies de conflit. Reste à savoir si les paroles deviendront actes car seule une volonté politique sincère pourra transformer cet accord en véritable tournant historique pour la paix dans les Grands Lacs.

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